CULTURE LECTURE

« Dominance, mythe ou réalité », Barry Eaton

15 janvier 2024

Aujourd’hui, j’aimerais présenter le livre qui m’a aidé à donner un sens scientifique à certains de mes choix. Comme celui d’éduquer Peanut, ma petite shiba-inu, en utilisant uniquement des méthodes positives. Ou celui de ne pas chercher à justifier chacun de ses comportements comme une preuve de dominance — ou, au contraire, de soumission — vis-à-vis de moi. Il s’agit d’un livre clair, concis et efficace. Un livre où l’auteur déconstruit certaines idées reçues sur le chien en se basant sur ce que dit la science. Et ce livre, c’est « Dominance, mythe ou réalité » de Barry Eaton.

À propos de l’auteur

Barry Eaton se présente comme un éducateur canin spécialisé dans l’éducation des chiens sourds. C’est un auteur, un comportementaliste, un conférencier, un éducateur canin, un enseignant et un formateur. C’est à l’arrivée de Lady, la petite border collie sourde de naissance qui a partagé sa vie pendant quatorze ans, qu’il a commencé à s’intéresser de près à l’éducation canine. Alors que les professionnels de l’époque lui conseillaient de la dresser en utilisant des méthodes coercitives, Barry Eaton a décidé de travailler à contre-courant. Dans la douceur, le respect du chien et la bienveillance. Et de s’occuper lui-même de l’éducation de celle qui (malgré elle et par sa simple existence) ferait de lui l’un des pionniers de l’éducation positive. 

Préface

« Dominance, mythe ou réalité » est certes un petit ouvrage, mais la portée du message qu’il contient est immense. Ayant peser chacun chacun de ses mots, Barry Eaton dissipe le mythe qui règne autour du concept de dominance et de l’application insidieuse du programme de rétrogradation hiérarchique, qui n’est ni plus ni moins qu’un travail très pénible qu’on impose au maître et dont le résultat est de gâcher la vie de leur pauvre chien. Dans le meilleur des cas, le processus « logique » sur lequel se fonde le mythe de la dominance est incohérent ; dans le pire, il en devient effrayant. (…) Pourquoi devrions-nous traiter notre meilleur ami comme s’il était notre pire ennemi ? (…) L’idée dissimulée derrière le mythe de la dominance et le programme de rétrogradation hiérarchique se fonde sur une logique tellement ridicule qu’elle en devient risible. Malheureusement, ce genre de logique a des conséquences très graves lorsqu’elle conduit les maîtres à négliger et maltraiter leurs chiens. En effet, beaucoup de maîtres, ne se doutant de rien, font confiance à des éducateurs mal avisés qui les contraignent à maltraiter leur chien sous couvert d’éducation. (…) Ce qu’il y a de plus fantastique lorsque l’ont vit avec un chien, c’est de créer une relation unique entre deux espèces, dans laquelle « chacun contribue à former un tout ». Faites-vous plaisir avec ce livre. Soyez heureux avec votre chien.

Informations pratiques

Eaton B., « Dominance, mythe ou réalité », Les éditions du Génie Canin, 2010.
80 pages — Format : 12.5×18.5cm — ISBN-13 : 978-2952809542 — Prix : 14€.

« Dominance, mythe ou réalité »

L’idée selon laquelle un chien est « dominant » trouve son origine dans l’observation du comportement des meutes de loups captifs. (…) Si nous devions transposer le comportement du loup à nos chiens, c’est le comportement des meutes en liberté que nous devrions prendre en considération, et non les comportements observés dans une meute captive dont le style de vie comporte une dimension plus compétitive. Le chien à évolué à partir du loup, mais il a des valeurs différentes de celles du loup. (…) Pour ajouter à la confusion, les « lois de la meute » sont établies d’après la communication entre canidés, or nous ne pouvons communiquer que par des méthodes humaines ; nous ne sommes pas plus capables d’imiter le comportement canin que les chiens le sont d’imiter le nôtre. Comme les chiens fonctionnent en relations intraspécifiques, ils ne se perçoivent pas comme faisant partie de notre « meute ». En conséquence, si nous essayons de leur imposer les « lois de la meute », ils ne comprendront pas ce que nous essayons de faire et il se pourrait qu’ils s’en trouvent complètement déroutés et déprimés.

Dans « Dominance, mythe ou réalité », Barry Eaton fait un tour d’horizon de ce que l’on sait de la dominance en se basant sur les dernières découvertes scientifiques (ou, du moins, sur les dernières découvertes scientifiques de l’époque — parce que, bien que ce livre soit toujours d’actualité et d’une grande qualité, il est important de garder à l’esprit qu’il doit être remis dans son contexte puisque la science et, dans ce cas-ci, l’éthologie, sont en constante évolution —). Il revient sur les origines de la théorie de la dominance et des lois de la meute. Qui est à l’origine de cette théorie ? D’où vient-elle ? Pourquoi est-elle si répandue ? En quoi consistent les lois de la meute ? Il définit ce que signifie réellement être dominant. Pour les animaux, mais aussi et surtout pour les humains. Il énumère (et explique l’absurdité de) toutes les règles de vie humaines basées sur les lois de la meute que les maîtres de chien(s) sont supposés mettre en place afin de s’imposer comme le chef de meute de la famille. Il faut que le chien soit nourri après son maître ! Il faut lui interdire l’accès à certaines pièces de la maison (et à certains meubles comme le lit, le canapé ou les fauteuils) ! Il faut forcer le chien à se soumettre physiquement ! Il ne faut jamais le contourner et toujours l’obliger à se déplacer ! Il ne faut jamais le laisser franchir une porte en premier ! Il ne faut jamais le laisser prendre l’initiative d’un jeu ou d’une quelconque marque d’attention ! Il ne faut jamais le laisser tirer sur sa laisse ! Il ne faut jamais le laisser gagner lors d’une séance de jeu !

Ce livre fait partie des oeuvres charnières qui ont permis à l’éducation positive d’être ce qu’elle est aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle je le considère comme une mine d’or d’informations incontournable. Et c’est également pour cela que je le conseille à tous les humains et futurs humains de chien(s).

Nous avons choisi de domestiquer le chien et nous avons donc la responsabilité de le comprendre du mieux que nous le pouvons. Nous appartenons comme eux à une espèce sociale et c’est la raison pour laquelle la coexistence est possible. Les chiens doivent s’adapter à notre façon de vivre, mais nous nous devons d’être justes, cohérents et compréhensifs à l’égard de leurs besoins.

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